« Bio Cohérence », ça veut dire quoi ?

Depuis 2022, Satoriz affiche le logo « Magasin engagé Bio Cohérence ».

L’idée de Bio Cohérence a germé en 2009 lors de la révision de la réglementation européenne qui avait pour but l’uniformisation des règlements bio des pays de l’union. Cette évolution a abouti à un règlement unique et donc à la disparition du cahier des charges français qui régissait le logo AB. Depuis, le bio a connu un véritable changement d’échelle qui s’est traduit par la progression de la production et de la consommation, ce qui est un point très positif. Mais cette croissance s’est accompagnée de l’émergence d’une agriculture bio que l’on peut qualifier d’intensive et d’industrielle. C’est pourquoi certains acteurs choisissent d’aller plus loin que la certification bio en optant pour le label Bio Cohérence. En s’engageant sur le plan social et environnemental, en étant 100 % bio et 100 % France, Bio Cohérence est aussi la seule démarche qui permette un engagement de tous les acteurs de la filière : agriculteur, transformateur et distributeur.

Ces dernières années, le réseau français des magasins spécialisés bio s’est vu particulièrement chamboulé par le rachat et la création d’enseignes par des acteurs de la grande distribution. Si ce phénomène a permis au bio de se développer, il a également brouillé la perception des consommateurs en entretenant une alimentation bio dépossédée de ses valeurs.

Alors être magasin engagé Bio Cohérence, ça veut dire quoi ?

Le cahier des charges du label permet à un magasin engagé Bio Cohérence d’affirmer des engagements plus importants que celui d’un simple magasin bio :

– Ne pas appartenir ou fonctionner avec des capitaux issus de la grande distribution.
—> Satoriz est un groupe familial indépendant.

– Être des spécialistes de l’alimentation biologique.
—-> C’est notre démarche depuis toujours !

– Respecter la saisonnalité en ne proposant pas de fruits et légumes issus de serres chauffées ni de produits frais transportés par avion. Afficher le calendrier de pleine saison des fruits et légumes.
—-> C’est fait ! Vous avez remarqué nos jolis tableaux de saisonnalité ?

– Acheter et revendre les produits aux prix les plus équitables possibles.
—-> C’est notre démarche depuis toujours !

– Informer les consommateurs sur le label Bio Cohérence.
—–> Merci à vous de nous lire 🙂

– Limiter l’échelle des salaires de l’entreprise à un rapport maximal de 1 à 5.
——> Chez Satoriz, c’est maximum 1 à 3.

– Former ses employés à l’agriculture bio et les sensibiliser au cahier des charges.
—> Sato’Formation, notre super organisme de formation interne, veille au grain.

Être maraîcher Bio Cohérence, ça veut dire quoi ?

En adhérant à Bio Cohérence, Satoriz s’engage à sensibiliser ses producteurs aux spécificités du label :

– Être 100 % bio et 100 % France de la semence à l’assiette ;
– Respecter la saisonnalité en n’utilisant pas de serres chauffées ;
– Être encore plus exigeant dans la préservation de la fertilité du sol ;
– Travailler au maintien et au développement de la biodiversité, à la maîtrise de sa consommation énergétique et à la réduction des déchets ;
– Ne pas employer de travailleurs détachés et ne pas pratiquer de gros écarts de salaires.

Portrait de Christian Panissod, agriculteur labellisé Bio Cohérence

Christian Panissod livre deux fois par semaine ses fruits et légumes à Satodistri, la centrale de Satoriz située près d’Albertville. Selon la saison, il fournit oignons, échalotes, courges, patates douces, pommes… Chaque année, avant de lancer une nouvelle production, il consulte Steve à Satodistri afin d’estimer les quantités qui pourront être vendues dans nos 39 magasins.

Christian Panissod est labellisé Bio Cohérence depuis 2024. Il est installé depuis 1993 à Loriol-sur-Drôme, sur une ferme plus que centenaire, bio depuis toujours. Auparavant salarié dans le conventionnel, il est choqué par l’usage intensif des pesticides chimiques et la quantité de légumes quotidiennement jetés. Sensible au bio, il décide de s’installer en AB sans maîtriser les méthodes. À l’époque, aucune structure officielle ne dispense de savoir sur le bio : il faut apprendre par l’entraide et l’expérience. Fort heureusement, certains « anciens » sont partageurs : le GAEC Fauriel lui enseigne le maraîchage bio.

Depuis, Christian Panissod a toujours travaillé en 100 % bio, sans jamais jeter l’éponge. Certaines années sont pourtant extrêmement difficiles, avec des récoltes entières perdues. Sans les produits de traitement qu’utilisent les agriculteurs conventionnels, la lutte est souvent vaine. Parfois c’est le gel qui ravage un verger, comme en 2021. Christian se dit toutefois heureux de faire ce métier, « si honorable et indispensable ».

Convaincu que le règlement bio européen ne suffit pas, il cochait déjà les cases du label Bio Cohérence. Grâce au label, il peut aujourd’hui communiquer sur ces engagements. Pour favoriser la biodiversité, enrichir le sol et le protéger de l’érosion, il laisse pousser l’herbe au pied de ses arbres fruitiers. Il sème en rotation des engrais verts qu’il peut faucher et laisser au sol, comme de la luzerne ou du sorgho fourrager. L’objectif : toujours faire au mieux pour rester fidèle à ses convictions, sans jamais retourner sa veste.

Christian Panissod exploite pour moitié un verger et pour moitié des champs de légumes. Il produit annuellement 50 tonnes de courges et de patates douces, 30 d’oignons et 10 d’échalotes. Pour pouvoir pratiquer la rotation des cultures, 15 hectares sont nécessaires afin que 6 soient exploités chaque année.

– Janvier : c’est la grosse période des livraisons de patates douces et de courges, qu’il faut laver avant l’envoi pour enlever la terre collée à leur surface. Cela occupe deux personnes à temps plein. C’est aussi le moment de tailler les pommiers, poiriers, pruniers et pêchers.
– Février : on continue la taille et on commence les plantations. Côté pomme, Christian Panissod a opté pour des variétés résistantes aux tavelures.
– Mars : tout commence à fleurir, il est attentif aux soins préventifs. Il utilise cuivre, bouillie bordelaise ou chaux blanche pour faire barrière aux champignons qui pourraient envahir les arbres. Fin mars, la plantation de milliers de minibottes d’oignons occupe jusqu’à huit personnes.
– Avril : la nature explose, tout se précipite. Il faut désherber au pied des troncs et continuer la prévention des maladies.
– Mai-juin : 50 000 boutures de patate douce à planter à la main ! En parallèle, on sème les courges et on poursuit le désherbage, un travail réalisé en partie par une bineuse et en partie à la main. Pas toujours simple de trouver des employés pour ce travail répétitif mais indispensable.
– Juillet : c’est la récolte des pêches et des échalotes. La question de l’eau est cruciale. Christian Panissod a mis en place un arroseur qui répartit l’eau par aspersion sur toute une parcelle.
– Août-septembre : toutes les cultures sont bien en place. Cinq à six personnes s’en occupent à temps plein. Le coût de la main d’œuvre est important pour Christian, qui admet qu’il est impossible d’être aussi compétitif que nos voisins italiens ou espagnols. Mais rémunérer correctement ces salariés fait justement partie de la démarche Bio Cohérence. Le partenariat de l’agriculteur avec Satoriz prend ici tout son sens : Satoriz le paie rapidement, au juste prix.

En tant que consommateur, vous pouvez vous engager aux côtés de Bio Cohérence !

Rejoindre Bio Cohérence en tant que consommateur, c’est encourager les producteurs, entreprises et magasins qui s’engagent pour une agriculture paysanne 100 % bio, 100 % française et pour une alimentation de qualité.

Adhérer à l’association Bio Cohérence vous permet de participer aux débats et de travailler collectivement à améliorer la démarche. Vous pouvez également la soutenir en faisant un don du montant de votre choix.

https://www.biocoherence.fr/adherer/consommateur