L’ortie est la plante idéale pour s’initier à la cuisine champêtre ! Présente dans tous les jardins et aux abords des forêts, elle est reconnaissable entre toutes parmi les sauvageonnes (qui s’y frotte, s’y pique !). Sa délicate saveur de haricot vert frais, sans aucune amertume, sa richesse en protéines (elle contient 8 acides aminés essentiels), en vitamines (A, B, C, E) et en sels minéraux (calcium, fer, magnésium, zinc, sélénium, silice…) la place en haut du panier de récolte. (Re)découvrez avec nous cette plante aux mille vertus !

Comment la récolter et la nettoyer ?

1. Utilisez une paire de gants épais.
2. Au début du printemps, prélevez ses jeunes pousses à ras le sol. En été et en automne, quand la plante s’élève, sélectionnez les quatre feuilles terminales (en haut de la tige).
3. Lavez-la 3 à 4 fois dans une grande bassine d’eau, toujours les mains gantées pour éviter de vous piquer. Pour le premier lavage, permettant de retirer les poussières, utilisez de l’eau seule. Pour le deuxième lavage, ajoutez une bonne rasade de vinaigre d’alcool ménager pour déloger les éventuels insectes. Les autres trempages permettent d’affiner le nettoyage.
4. Égouttez soigneusement les feuilles puis disposez-les sur une grande serviette épaisse pour les sécher ou passez-les à l’essoreuse à salade en plusieurs fois si nécessaire.
5. L’ortie lavée et séchée se garde quelques jours au réfrigérateur dans un torchon noué.

En cuisine

Crue, vous bénéficierez de sa bonne teneur en vitamine C !

– Hachée pour remplacer le persil, à ajouter au dernier moment sur des pommes de terre sautées, une poêlée de légumes…
– En pesto avec des pâtes, du riz, sur des tartines de pain grillé, dans des rouleaux de printemps, sur des toasts au fromage de chèvre agrémentés de noix concassées, comme base de vinaigrette…

> Contrairement au hachage, le mixage permet vraiment de broyer ses poils urticants. Des réactions allergiques (gonflement des muqueuses de la bouche) peuvent survenir avec un hachage grossier.

Pesto d’ortie
Mixez 100 g de feuilles d’ortie parfaitement lavées et essorées avec 80 ml d’huile d’olive, 40 g de parmesan râpé, 1 gousse d’ail et 1 pincée de sel. Versez ce pesto dans un petit bocal hermétique et conservez-le au frais pendant une semaine. Vous pouvez le congeler dans des cubes à glaçons.

– En jus, passée à l’extracteur avec un peu d’eau, à boire tel quel ou en mélange avec d’autres jus de légumes de saison (carotte, fenouil…).
– Lactofermentée, comme du chou ! Hachez 250 g de feuilles d’ortie lavées et mélangez-les avec 5 g de sel. Quand elles rendent leur jus, disposez-les dans un bocal à confiture avec ce dernier et tassez à l’aide d’une cuillère en bois. Couvrez d’eau à niveau (laissez 2 cm d’espace libre), refermez et laissez fermenter 3 jours à température puis 2 semaines au réfrigérateur. Consommez dans des salades composées.

Cuite, c’est ainsi qu’elle séduit les palais les plus avertis !

Elle révèle alors sa saveur de haricot vert frais.
– Préparée à l’étuvée avec un peu d’huile d’olive (comme les épinards) ;
– En soupe ou en purée avec des pommes de terre ;
– Hachée dans des omelettes, des cakes salés, une pâte à blinis, des farces…

Soupe d’ortie
Faites bouillir 350 g de pommes de terre à chair farineuse pelées et coupées en cubes dans une casserole remplie d’environ 1,5 L d’eau. Ajoutez 1 petit oignon et 3 gousses d’ail pelées et laissez frémir pendant 15 minutes. Pendant ce temps, lavez soigneusement 80 g de feuilles d’ortie. Quand les pommes de terre sont cuites, ajoutez les orties. Poursuivez la cuisson pendant 2 minutes. Ajoutez 80 ml de crème, mixez, salez et poivrez.

Séchée, la poudre d’ortie est très pratique pour agrémenter des plats, colorer des biscuits apéro, réaliser des tisanes, des savons/shampoings solides… Contrairement à la cueillette culinaire, conservez les tiges, riches en silicium (oligo-élément qui stimule la production de collagène et reminéralise les cartilages et les os). Faites sécher l’ortie dans un déshydrateur, au soleil (ou dans la voiture quand il fait très chaud !) pendant 2 à 3 heures, jusqu’à ce que les feuilles soient cassantes. Mixez et stockez dans un bocal bien fermé (jusqu’à 1 an).

L’ortie, une vraie pharmacie à portée de la main !

Revitalisante et stimulante, l’ortie est une plante parfaite en cas de fatigue, convalescence, grossesse ou allaitement. Également dépurative, elle nous débarrasse des toxines en facilitant la production d’urine. Consommez-la régulièrement sur une période donnée (2 à 3 semaines) pour profiter de ses bienfaits.

– Anémie, baisse de tonus, problème de lactation : cure alimentaire d’environ 50 g d’orties fraîches/jour.
– Saignements de nez, gingivites : mixez une poignée de feuilles fraîches avec un soupçon d’eau. Imbibez une petite compresse avec et placez-la sur la plaie (superficielle), c’est radical.
– Arthrite, rhumatisme, douleurs articulaires, tendinites : versez 1L d’eau bouillante sur 50 g de feuilles d’ortie ou 200 ml d’eau bouillante sur 1 c. à café de poudre d’ortie, laissez infuser 10 minutes. À boire 3 fois/jour.
– Eczéma, acné, herpès : imbibez un linge avec une infusion d’ortie (100 g pour 1 litre) ou un jus frais (réalisé à l’extracteur) et appliquez sur la peau 3 fois/ jour.
– Maux de gorge, angine : même infusion, en gargarisme 3 fois/jour.
– Soin des cheveux (pellicules, cheveux gras, ternes) : trempez-les dans une infusion d’ortie (70 g pour 1 L), frictionnez le cuir chevelu avec et laissez poser pendant 15 minutes. Rincez.

+ Avec la tige de l’ortie : une corde très solide !

Cueillez de grandes orties d’environ 1,50 m de hauteur. Retirez les feuilles de la tige. Fendez cette dernière en deux sur toute la longueur. Retirez la chair et la moelle intérieure blanche pour ne garder que la fibre verte, résistante. Pour la détacher, cassez la moelle entre vos mains et tirez la peau. Faites cela pour deux ou trois grandes tiges d’ortie, puis réalisez une tresse.

Linda Louis

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