Loin, très loin des villes, au cœur d’un village pyrénéen, c’est un vrai monde à part que celui de la Bee Factory de Ballot-Flurin. Une ruche, en tout état de cause, où chacun fait sa part : abeilles, végétaux, êtres humains, et même un doudou Spiderman que l’on retrouve tantôt assis à table, tantôt méditant sur la branche d’un arbre. Les personnes qui œuvrent ici, des femmes pour la majorité, sont jeunes voire très jeunes. Elles font avancer la cause avec sérieux et professionnalisme : pharmaciennes, formulatrices diplômées de l’école versaillaise qui forme les meilleurs « nez » de la parfumerie française, naturopathes formatrices ou esthéticiennes, championne de trail en charge du community management… Toutes les abeilles de cette ruche excellent en leur domaine et chargent l’atmosphère de leur vibration ultra-positive. La reine de la ruche, c’est Catherine Flurin, dépositaire de l’Apiculture Douce®, méthode d’apiculture positive, bio et au-delà.
Le jour de notre visite, l’été indien s’étire en longueur et le sol est sec. La grande majorité des ruches a été déplacée dans les montagnes pyrénéennes pour profiter de conditions climatiques plus clémentes. Il n’en reste que quelques-unes. Un frelon asiatique s’éloigne, emportant une abeille avec lui. Chaque espèce a droit à la vie : c’est le principe de la niche écologique, l’un de ceux de Ballot-Flurin. Les portes de la Bee Factory sont ouvertes au public. De nombreuses personnes y entrent régulièrement pour participer à une séance de Yoga des abeilles, visiter le jardin en permaculture, ou encore s’étonner devant une structure vibratoire aux formes étranges reposant sur les principes de la physique quantique. On peut s’allonger à même une planche posée en équilibre sur deux ruches et ainsi profiter du bourdonnement apaisant des abeilles, qui s’apparente au « la » du diapason ou au « ohm » vibratoire du bol tibétain. Perché ? Pas si l’on a les deux pieds bien ancrés dans le sol et l’esprit ouvert à la logique du lieu.
Apparues en même temps que les fleurs il y a environ 100 millions d’années, les abeilles forment une civilisation beaucoup plus ancienne que la nôtre. Ce sont des êtres ultra sensibles qui perçoivent le monde d’une façon subtile, recueillant et échangeant des milliers d’informations sous la forme de vibrations. L’apiculture productiviste les exploite et les appauvrit. Or il est possible de faire de l’apiculture autrement : bio, tout d’abord, mais encore un cran au-dessus avec l’Apiculture Douce®. Fondée sur les principes de la biodynamie, elle a pour origine une compréhension sensible des abeilles et la prise en compte de l’état émotionnel de l’apiculteur. Ce dernier effectue un travail sur lui-même qui va lui permettre de communiquer avec les abeilles et d’instaurer un climat d’enrichissement mutuel. Il ressent la ruche et lui demande son accord avant de procéder à la récolte. Il va alors pouvoir travailler sans combinaison, avec des gestes doux et fluides qui s’accordent à la danse des abeilles, prendre garde de ne pas les gêner et les laisser se soigner seules si nécessaire.
Les produits extraits avec cette méthode sont travaillés avec le plus grand soin. Les principes de la physique quantique ont été intégrés dès le tout début : on considère qu’il y a des choses non visibles qui se passent et qui ont des effets palpables. Les hommes, comme les abeilles, sont des êtres vibratoires. Les préparations sont dynamisées manuellement, c’est-à-dire doucement brassées afin de favoriser la circulation de l’énergie. On abandonne à l’entrée ordinateurs et téléphones et on travaille avec le moins de machines possible, en prêtant une attention à la nature de la lune. Les fûts de chêne, les bâtiments, les emballages : tous ont été pensés en fonction du nombre d’or, dans des formes ovoïdes ou alvéolaires. Le bois est polarisé, non traité. Si on ne sait pas encore tout expliquer, on peut le ressentir, le respecter. Comme on peut penser que les produits extraits de cette manière seront plus riches, plus vivants, que ceux de l’apiculture productiviste.
Le point de départ de tous les produits Ballot-Flurin, ce sont les trésors de la ruche. C’est en mesurant leurs effets que sont formulés les mélanges, non l’inverse. Il faut dire qu’il n’est pas nécessaire de chercher bien loin pour constater leur efficacité : c’est simple, ils font tout ! Antiseptiques, antiviraux, antibactériens, ils stimulent notre force vitale et nous aident à guérir. Nos anciens l’avaient déjà constaté, qui utilisaient miel, cire, propolis ou encore gelée royale de manière instinctive pour soigner tous les maux. Ce savoir transmis oralement de génération en génération est aujourd’hui nommé Apithérapie.
Happy thérapie ?
Entretien – Catherine Flurin
Vous êtes issue d’une famille pionnière en matière de santé naturelle…
Mon père était médecin dans la ville thermale de Cauterets. Il soignait beaucoup par l’auto-guérison, ce qui m’a inspirée. Il s’est aussi passionné pour la physique quantique. Il disait souvent : « regarde cet extrait de propolis que tu fabriques, en réalité il n’y a pas d’atomes dedans, uniquement de l’information ». Il expliquait toujours combien la matière n’est pas matière mais information, et combien tout ce que nous faisons revient à transmettre cette dernière. Il y a ainsi un message contenu dans l’apithérapie : l’abeille libre nous soigne par la vie très puissante qui émane de son travail.
Quand avez-vous fait l’expérience des abeilles pour la première fois ?
La première fois que j’ai ouvert une ruche pour me retrouver en son cœur, j’avais dix ans. J’avais recueilli un essaim en compagnie d’un vieux moine chinois, réfugié politique… Faire cette rencontre avec la ruche, c’est entrer dans un nouvel univers. Tous les apiculteurs peuvent faire cette expérience s’ils y sont sensibles. On réalise alors que le monde matériel est bien plus qu’un alignement de matières et de molécules, mais qu’il est composé de vibrations et d’informations. Nul besoin du terme « Physique quantique » pour comprendre que tout est information dans la ruche, car on ressent immédiatement ce qui émane de la présence très forte des abeilles sous la forme de sons et de bien-être. Les abeilles ne comptent pas les milliers de fleurs dont elles ont besoin, elles fécondent avec une intention très solaire et une communication collective très fine. Ce sont elles qui permettent d’avoir d’aussi bons produits.
Vous avez popularisé le concept de « Yoga des abeilles ». De quoi s’agit-il ?
Le Yoga des abeilles est une manière de partager cette expérience sensible avec d’autres. Deux ou trois fois par an, nous invitons quelques amis et clients pendant trois journées durant lesquelles nous vivons au plus près des ruches. Coupés des communications via téléphones et ordinateurs, nous dormons en tente au milieu des abeilles. Et petit à petit, en se détendant et en se connectant aux plantes alentours, chacun finit par faire partie du rucher et laisser spontanément les abeilles se poser sur lui. C’est une expérience très forte, car l’être humain en général se perçoit dans un monde distinct de celui des insectes, qui inspirent plutôt le rejet ou la peur. On découvre alors le bien-être que procure la présence des abeilles à même notre peau…
On est loin du yoga tel qu’on l’entend aujourd’hui !
Etymologiquement, « yoga » signifie « lien ». On exprime simplement par cette expression le lien que l’on tisse avec les abeilles. Il ne s’agit pas des yogas modernes proches de la gymnastique, plutôt du yoga ancien qui s’intéresse à ce qui passe à l’intérieur de nous et à la manière dont le corps le transmet. Les abeilles se posent sur nous si nous exprimons un état de bien-être et de paix, et encore plus facilement sur les enfants que sur les adultes. Un préalable consiste à accepter le sentiment de peur et à le laisser s’évaporer. Tenter de lutter contre la peur ne fait que l’accentuer.
Comment ce yoga infuse-t-il la Bee Factory ?
Le Yoga des abeilles est au cœur de la fabrication de nos produits. On ne va pas mettre un voile et empoigner un enfumoir pour aller voler leurs produits aux abeilles. On laisse la reine avoir son vol nuptial et la sélection naturelle se faire, là où la plupart des éleveurs sélectionnent des reines et tuent l’existante pour la remplacer. Nous nous voulons au plus proche de leur rythme et de leurs besoins pour travailler en bonne collaboration avec elles. C’est le principe de la biocénose, l’entraide entre espèces. Une espèce qui pourrait vivre toute seule, cela n’existe pas : nous dépendons des autres. Les abeilles sont libres, elles peuvent choisir de déménager ou d’arrêter de pondre. Si elles restent, c’est qu’elles ont envie de répandre quelque chose, et je pense que ce quelque chose c’est l’information bénéfique d’abeilles libres, présentes pour nous aider. L’homme soutient les abeilles en ne recueillant que ce qu’elles peuvent donner. Il veille à leur respect et inversement.
Cette différence de traitement se ressent-elle dans les produits ?
Les produits de nos ruches contiennent une information de vie et non de brutalité, c’est ce qui les rend efficaces. Nous utilisons des bio-analyses, parmi lesquelles la cristallisation sensible, pour mesurer l’état vital d’un produit. La différence entre nos produits et ceux issus d’autres méthodes est flagrante. En les consommant, on prend réellement part à ce partenariat avec les abeilles. Cela peut sembler utopique, mais c’est ce que l’on fait ! C’est pour cela que nos portes sont ouvertes et que nous aimons que les gens viennent voir.
Vous travaillez en collaboration avec d’autres apiculteurs. Comment leur transmettez-vous cette approche ?
Nous avons chez nous plus de 700 ruches avec 9 personnes dédiées aux plantes mellifères et aux abeilles. Pour compléter, nous entretenons un réseau d’apiculteurs-paysans qui possèdent des terres dans des secteurs riches en plantes sauvages. Ils plantent des haies et cultivent eux-mêmes des plantes mellifères. Lorsqu’un problème se pose, nous leur rendons visite et cherchons des solutions ensemble. Nous avons un cahier des charges très strict mais nous les aidons à le respecter. Actuellement, nous insistons beaucoup sur le fait que ces paysans mettent eux-mêmes en culture les terres destinées aux abeilles et laissent les abeilles choisir leur reine. Nous faisons un gros travail d’information en continu.
Quelles sont les incertitudes auxquelles ils doivent le plus souvent faire face ?
Il faut accepter que les abeilles désertent ou qu’elles meurent. La ruche peut péricliter, ce sont des choses qui arrivent. Or l’analyse de la cause peut être destructrice si elle entraîne l’apiculteur à mettre en place des traitements nocifs, car les causes sont bien au-delà de ce que l’on imagine. Sur Terre aujourd’hui, les risques sont absolument partout : les toxines dans l’atmosphère, les bouleversements climatiques… Mais c’est là qu’il faut parler d’immunité ! La force vitale de la ruche est porteuse d’avenir. Nous leur donnons des soins à base d’oligoéléments et de plantes de notre jardin médicinal, des infusions de thym par exemple. Le seul besoin des êtres humains c’est d’avoir une Terre propre où tous les êtres vivants sont respectés, et non pas de s’aveugler avec la satisfaction immédiate de besoins que l’on crée. Je pense qu’en écoutant les besoins des abeilles avant ceux des humains, on est bien mieux inspiré ! On est un peu à contre-courant là-dessus…
Vous insistez sur le fait que les produits de la ruche sont précieux, notamment la gelée royale…
On a rarement en tête tout le travail fourni par les abeilles comme par l’apiculteur pour produire et recueillir la gelée royale. De cela découle la rareté du produit. Ce sont quelques milligrammes produits naturellement par les abeilles pour nourrir leur reine. Pour en avoir quelques milligrammes de plus, il faut placer la reine dans une partie séparée : les abeilles se sentant orphelines se mettent alors à nourrir des œufs et des larves avec une gelée que l’on peut prélever au moyen d’une petite pompe. Ce très beau travail fait l’objet de beaucoup d’exploitation : il existe des endroits où les abeilles sont maltraitées et nourries artificiellement, ce qui nuit également à la qualité du produit. La gelée royale a des vertus antidépressives, mais seulement si son origine est très noble et sa naturalité très grande. Puisque tout est information, si elle est mal faite elle ne sera pas biocompatible. Je recommande de ne consommer que 250 mg par jour et uniquement pour des grands besoins vitaux.
De quand date l’apithérapie ?
Les abeilles sont sur Terre depuis 120 millions d’années, les humains depuis seulement 1 million. Nous avons donc toujours été en leur compagnie. A la préhistoire, les humains vivaient dans les arbres où elles étaient nichées. On retrouve la trace de cette relation dans toutes les civilisations anciennes, où les produits de la ruche ont toujours été considérés comme sacrés et réservés à des usages rituels ou de santé. C’est important de souligner cela à l’heure où le miel est considéré comme un aliment de table… Alors que pas du tout, le miel est d’abord très puissant au niveau du soin. L’origine très ancienne de l’apithérapie nous rappelle de considérer les produits de la ruche comme précieux avant tout. Ils sont parfaitement adaptés à l’homme, l’abeille étant plus proche de l’humain que le végétal. Ils sont biodisponibles, sans effets de résistance ni d’accoutumance, et ensemencent positivement notre microbiote.
Comment appliquer les principes de la ruche à notre vie quotidienne ?
Sans aller chercher bien loin dans la philosophie, il suffit d’observer les abeilles. Ce sont les seuls êtres vivants que je connaisse qui, au lieu de détruire, fécondent. Les abeilles ne puisent dans la nature que ce dont elles ont besoin, œuvrent chaque jour à nourrir leurs générations futures et offrent à leur environnement un cadeau précieux par le biais de la pollinisation. C’est ce message très fort qu’elles nous délivrent au jour le jour et dont nous essayons de nous inspirer : il est possible de se nourrir, se soigner et s’embellir en fécondant plutôt qu’en détruisant, simplement, dans tous les domaines. Quand vous approchez d’une ruche, les abeilles ne vous détectent pas comme étant Claire ou Catherine, elles ressentent ce que vous émanez, votre manière d’appréhender le monde et le moment présent, l’impact que vous avez sur notre matrice. Elles vont réagir en fonction de tout cela. En face d’elles, c’est tout au fond de nous-mêmes que nous devons puiser, chercher qui nous sommes. A la Bee Factory, tout est inspiré par les intentions que nous portons. Bien plus qu’une philosophie, c’est un mode de vie que d’être attentif à avoir des intentions fécondes. Si ça bloque, au lieu de forcer ou d’ériger devant soi la barrière de la peur, on peut faire un petit pas en arrière comme l’abeille qui se recule en vol et observe avec confiance l’autre chemin possible, tout en continuant à féconder.
Une idée de cadeau de Noël ? 😉
Quand on mange bio et qu’on achète ses produits chez Satoriz, on se soigne parce que les gens de Satoriz ont choisi des producteurs qui mettent toute leur passion dans leur travail et transmettent de la vitalité. On mesure la préciosité des choses. Ici, nous recevons beaucoup de messages de gens qui nous remercient pour le respect que nous portons aux abeilles. Je pense que les gens ont cette sagesse en eux : appréhender la réalité dans son présent en laissant de côté les incertitudes et les peurs. On nous fait tellement sonner de mauvaises nouvelles ! Le plus beau cadeau de Noël, c’est une Terre diverse, des gens qui sourient, qui sont présents ici et maintenant, reliés aux autres. Passer de l’avoir à l’être.
L’immunité par les abeilles
L’immunité est comme un ascenseur : elle peut baisser, ou au contraire se surdévelopper (dans le cas d’allergies ou de maladies auto-immunes). La propolis, qui est un régulateur de l’immunité, fonctionne dans ces deux cas.
La propolis est la substance résineuse en formation à la surface du bourgeon, grattée par les abeilles et rapportée dans la ruche. Elles mélangent ce mastic à leurs secrétions digestives et à leur cire et l’utilisent pour boucher les trous et faire de la ruche un lieu protégé de tous les intrus. Elle est antivirale, antibactérienne, antifongique et antioxydante. Tout cela à la fois !
La propolis s’obtient par extraction, macération, brassage manuel, sur plusieurs mois. Elle se décline sous différentes formes :
– Noire, elle est obtenue par extraction alcoolique. C’est la forme qui agit le plus rapidement.
– Jaune, elle s’extrait sur un lit d’argile ou d’huile. Elle est idéale pour les voies digestives.
– Blanche, elle est obtenue par extraction aqueuse. Moins concentrée et plus douce pour les muqueuses, elle est accessible aux enfants et aux femmes enceintes.
- On peut faire de la prévention en octobre-novembre avec une cure de 3 semaines de propolis, puis une pause d’une semaine avant une nouvelle cure de 3 semaines. Si l’on a tendance à tomber systématiquement malade en hiver, une troisième cure sera bienvenue.
- Pour accompagner la cure de propolis, il est conseillé de faire en parallèle une cure de pollen. Antifatigue, il va réguler la flore intestinale et ainsi potentialiser l’action de la propolis sur la protection immunitaire.
- Pour les personnes chroniquement fatiguées, une cure de 10 jours d’ampoules des 4 forces de la ruche est tout indiquée pour retrouver de la vitalité. C’est un vrai délice, ce qui ne gâte rien !
- Si l’on est déjà malade, la propolis reste une excellente alliée, que l’infection soit virale ou bactérienne. Elle soigne toutes les toux (grasse, sèche, et même les toux d’irritation des fumeurs).
- Au quotidien, la propolis participe à la santé de toute la sphère ORL et notamment à l’hygiène du nez.
- Les organismes humains tout comme les ruches sont différents d’un continent à l’autre, d’où l’importance de consommer les produits d’une ruche située dans notre terroir.
- La propolis est un soin pour toute la famille. Elle s’utilise en cas de brûlures, coups de soleil, herpès, varicelle, zona, durillons, plaies, rougeurs… Le spray « Même pas mal », sorte d’arnica de la ruche, soigne bobos et brûlures. Le sirop « Super abeille ! », à base de produits de la ruche et d’extrait de pamplemousse, booste l’immunité, tandis que « Dodo avec mon amie la lune », contenant de la fleur d’oranger, aide les petits à glisser vers le sommeil.
CC