Infuser le monde avec les Jardins de Gaïa

Trente ans déjà ! Cela fait tout ce temps vous dégustez votre thé favori ? Quand on aime, on ne compte pas. Vous avez moins de trente ans et ne connaissez pas encore les Jardins de Gaïa ? Ça tombe bien : cette année l’entreprise bienfaitrice, solidement ancrée en Alsace, réaffirme son envie d’infuser le monde en relookant tous ses sachets pour une meilleure lisibilité. Et met le cap sur le transport à la voile. Joli souffle pour trente bougies !

La fabuleuse histoire des Jardins de Gaïa

Back to 1993, époque révolue où le thé bio… n’existait pas. Le quidam buvait des sachets étiquetés « thé vert » ou « thé noir », et les rares amateurs de thé se procuraient des feuilles en vrac, gage de qualité jugé suffisant, sans se soucier de savoir si elles étaient traitées.
Arlette Rohmer était alors bénévole dans une association bio et travaillait dans un magasin d’alimentation naturelle alsacien, aux côtés de militants écolos de la première heure. Son truc à elle, c’était les plantes, les tisanes, le thé et toutes les fleurs qu’elle faisait sécher dans sa cuisine pour créer des mélanges originaux et inviter ses amis à passer boire une tasse. Suite logique : l’envie de faire mieux et bio, qui la conduit à racheter des thés qu’elle ensache dans sa cuisine.

Quelques années plus tard et de fil en aiguille, elle a fait le tour du monde des cultivateurs et propose avec la marque Jardins de Gaïa le plus grand choix de thés 100 % bio. Plus de 650 mélanges originaux et « direct producteur », dont 75 % sont issus du commerce équitable.

C’est grâce à des gens comme Arlette Rohmer que nous consommons aujourd’hui du thé bio en provenance de Chine, d’Inde ou encore du Vietnam. C’est en effet la demande des amateurs de thé occidentaux de l’époque, poussant leurs émissaires jusque dans les jardins des pays producteurs, qui a conduit ces derniers à se tourner vers la culture bio.

Envie de connaître toute l’histoire ? Le livre d’Arlette Rohmer, Le Thé, la Terre et les Hommes, retraçant son parcours sur les 30 dernières années, est sorti en mars dernier aux éditions de la Martinière.

La nécessité du bio

La réalité de la production de thé est loin des images zen, proprettes et enchanteresses véhiculées par les catalogues d’enseignes au design léché. En conventionnel, la culture n’est ni zen ni propre : l’utilisation de pesticides est massive pour contrer les nombreuses maladies affectant les théiers, ceux-ci étant considérablement affaiblis quand ils sont exploités en monoculture et de surcroît en plaine. Les cultivateurs, sans protection et non conscients des dangers qu’ils encourent, souffrent de maladies liées à l’emploi de pesticides. La surproduction est massive et appauvrit considérablement les terres dans des zones déjà sensibles à l’érosion.

La démarche bio prend là encore un caractère d’évidence car elle s’adapte à la terre et la nourrit. Néanmoins, dans le thé comme dans d’autres filières agricoles, il y a bio et bio : le filon étant porteur, des cultures « bio » de qualité discutable s’étendent dans les grands pays producteurs. Pour garantir du bio de qualité supérieure, la rigueur est donc de mise dans la sélection des cultivateurs partenaires. Les Jardins de Gaïa privilégient les partenariats historiques noués de longue date avec une majorité de petits producteurs désireux de travailler sur des projets à taille humaine.

Cap sur les thés à la voile

Cocorico : les Jardins de Gaïa sont les premiers à transporter du thé bio à la voile ! En septembre 2024, 4,5 tonnes de thés issus de petits producteurs partenaires de la coopérative de Bân Liên, au Vietnam, ont été acheminées du port de Hô Chi Minh jusqu’au Havre. Ce mode de transport, proposé par TransOceanic Wind Transport (TOWT), génère 90 % de carbone en moins par tonne et par kilomètre. L’objectif des Jardins de Gaïa est de renouveler cette expérience très convaincante depuis d’autres contrées. D’ores et déjà, en choisissant l’un des quatre thés créés pour l’occasion, nous soutenons également toutes les familles de la coopérative de Ban Lien qui prennent part à cette expérience.

Retrouvez « Les thés à la voile » chez Satoriz :
Au rythme du vent : recette de thé blanc qui invite à l’évasion entre les notes sucrées et lactées de la noix de coco, acidulées du citron vert et épicées du combava.
Le souffle des mers : thé vert mêlé aux saveurs intensément fruitées de la grenade et du fruit de la passion sur un fond de cardamome.
L’Odyssée : thé noir gourmand et boisé aux notes caramélisées du sarrasin grillé.
La voie de l’eau : thé noir nature aux senteurs boisées et aux saveurs maltées pleines de douceur.

Choisir son thé

Tous les thés proviennent du théier, arbre de la famille du camellia. Parmi les différentes espèces, une seule est utilisée pour la fabrication du thé : le camellia sinensis. Variété employée, terroir, climat et altitude donnent les caractéristiques premières du thé tandis que le goût, la couleur et la qualité finale sont déterminés par le savoir-faire et la créativité des producteurs. Puis la phase de transformation détermine son type : blanc, vert, noir…

Une fois cueillies, les feuilles de thé sont séchées sur des claies. Le processus s’arrête là pour le thé blanc, la « tisane » du thé, léger et peu théiné. Pour le thé vert, les feuilles sont soit passées à la vapeur (méthode japonaise, qui donne un thé d’un vert soutenu), soit à la chaleur directe (thés verts chinois, moins colorés), puis roulées avant d’être séchées. Le thé vert n’est pas fermenté, il est donc riche en antioxydants. Les thés Oolong ou bleu-vert, quant à eux, sont issus de grandes feuilles partiellement fermentées, au goût très fleuri. Les thés noirs sont fermentés entre 2 et 6 heures. Au-delà, on parle de thés sombres ou Pu Er, qui subissent une fermentation longue et une post-fermentation d’un minimum de 3-4 mois. Ces « rois des thés » issus de variétés anciennes cueillies sur des théiers sauvages sont la boisson traditionnelle du Yunnan, où l’on vante leurs vertus thérapeutiques et leur richesse en polyphénols.

Chez Jardins de Gaïa, tous les mélanges sont réalisés, aromatisés et ensachés sur place dans l’usine de Wittisheim. On utilise des arômes naturels et bio certifiés, moins puissants que les arômes de synthèse mais beaucoup plus proches de la logique de départ. Fruits, fleurs, épices, huiles essentielles : leur ajout ne couvre pas les saveurs du thé mais leur donne de nouvelles subtilités.

Bien préparer son thé

À la maison, même si l’on n’est pas spécialiste, il convient d’éviter de faire infuser le thé (surtout le vert) dans une eau trop chaude pour ne pas développer son amertume. Les thés verts, qui infusent très vite, sont ainsi particulièrement sensibles à la chaleur de l’eau. On évite donc de les laisser infuser en théière plus de 2 minutes (5 pour un thé noir, 8 pour un Oolong). Le top : ébouillanter au préalable la théière pour que les feuilles que l’on y plonge commencent à développer leurs arômes dans une atmosphère chaude et humide. L’été, n’hésitez pas à les infuser à froid dans une eau de source ou minérale : des feuilles jeunes et vertes infusent en trente minutes à peine.