Le charbon actif français – Un premier pas vers la filtration de l’eau

Microplastiques, pesticides, chlore, métaux lourds, polluants éternels, médicaments… Notre eau potable peut contenir de nombreux résidus potentiellement nocifs. En France, la qualité de l’eau est très hétérogène, mais une chose est sûre : mieux vaut éviter de consommer ces résidus lorsque c’est possible. Pour cela, plusieurs systèmes de filtration de l’eau sont à notre disposition. Du plus simple au plus complexe, leur efficacité varie en fonction des résidus concernés. Le bâton de charbon actif est sans doute l’outil de filtration le plus simple, mais pas le moins efficace pour autant. Une bonne option pour un premier pas !

C’est au Japon, où elle a vécu pendant plusieurs années, qu’Alexandra apprend à utiliser un petit bâton de charbon pour purifier l’eau du robinet. On lui explique que le charbon attire les particules toxiques dans ses pores, tel un aimant, qu’elles se trouvent dans l’eau, dans l’air ou dans notre organisme (qui n’a jamais avalé une cuillerée de charbon actif après un repas qui est mal passé ?). Lorsqu’il est plongé dans une carafe d’eau, le charbon adsorbe naturellement ces résidus jusqu’à en être saturé, au bout de trois à six mois. Il suffit alors de le remplacer. Facile !

Le savoir-faire nippon qui consiste à carboniser du bois pour obtenir un bâtonnet capable d’adsorber les impuretés est très ancien, et toujours d’actualité. Là-bas, une centaine d’ateliers procède à la combustion de bambou. En France, on sait charbonner depuis l’Antiquité… Mais il ne reste plus aujourd’hui qu’un seul carbonisateur encore en activité. C’est avec cet artisan bourguignon que s’est associée Alexandra pour proposer le seul et unique charbon actif français. Bonne nouvelle : un métier est sauvegardé mais

aucune forêt n’est brûlée pour purifier notre eau. Ces bâtonnets de charbon étaient, dans une vie antérieure, des manches à balai en bois issu de forêt gérées durablement, mais présentant des défauts les rendant invendables. Cuit pendant 72h à l’étouffée dans une cheminée en terre, le bois est vidé de son carbone et devenu complètement poreux. Il est prêt. Le charbon issu de bois de hêtre, de chêne ou de frêne est particulièrement efficace. Il peut adsorber jusqu’à 97 fois son volume de gaz carbonique !

Qu’évite-t-on de boire grâce au charbon ?

Alexandra a procédé à des analyses avec un laboratoire indépendant. En analysant une eau potable de bonne qualité avant et après filtration, elle a constaté :
– la disparition du goût chloré
– la disparition de certains pesticides
– la disparition des nitrates
– la disparition de certains métaux lourds
– la disparition de certains polluants éternels
– la bonne conservation des minéraux

Le charbon actif ne vient pas à bout de tout, mais c’est déjà beaucoup mieux que rien ! C’est un actif couramment utilisé dans l’assainissement des eaux industrielles que l’on peut facilement s’approprier à la maison.

Comment l’utiliser ?

Au préalable, on stérilise le bâtonnet en le plaçant
5 minutes dans une casserole d’eau bouillante. On le laisse sécher quelques minutes tout en évitant de trop le tripoter pour ne pas déposer de pathogènes dessus. On le place ensuite dans une carafe, puis on le recouvre d’eau. On patiente 4 à 6h avant de boire cette dernière. Entretien : on procède de nouveau à une stérilisation tous les mois. Lorsque le charbon ne flotte plus du tout dans la carafe, c’est qu’il faut en changer (direction le compost ou la cheminée).