Le Domaine Delacroix Kerhoas

Aujourd’hui, Sat’info vous emmène à Théziers, joli village du Gard, entre Avignon et Nîmes. On se trouve aux limites de l’appellation Côtes-du-Rhône. À tel point que Thibault Kerhoas, qui nous reçoit, possède certaines parcelles sur l’appellation, et d’autres qui ne le sont pas. Petites subtilités géographiques d’importance pour le connaisseur, auxquelles s’attachera moins le simple amateur. Car ici, le vin est bon. Et il a vos faveurs… De bien bonnes raisons pour rencontrer celui qui le fait.

Thibault Kerhoas succède ici à son oncle, Michel Delacroix, pionnier du vin bio. En 1973, il a converti les 30 hectares du domaine, familial depuis… six générations ! Thibault constitue la septième, et partage avec son oncle le plaisir d’exploiter ces terres riches de souvenirs avec bon sens et en toute simplicité. Satoriz travaille avec le domaine Delacroix Kerhoas depuis 25 ans.

Sur son domaine à échelle humaine, Thibault exploite 3 hectares de vigne et autant de vergers. Il est rare aujourd’hui de rencontrer un petit exploitant passionné par les deux métiers : le vin et les fruits.

Son oncle l’exprimait ainsi dans Sat’info en 2010 :

« Lorsqu’on travaille les fruits ou tout autre produit frais, il faut toujours se dépêcher. Alors que le pinard, il faut y aller doucement. Savoir attendre avant de le mettre en bouteille. Attendre avant d’ouvrir la bouteille. Attendre une fois que la bouteille est ouverte… Et puis il y a des aspects un peu mystiques, parfois, qui font qu’on a des surprises qui nous dépassent. Mais c’est justement ça qui fait qu’on est vigneron ! Faire des abricots ou du raisin de table, c’est un travail fini. Le vin, c’est infini. »

Thibault vit en face de ses champs et respire le même air que ses fruits. Hypervigilant, il surveille la météo et guette le Mistral, qui peut sauver une récolte. Depuis 2016, il n’utilise aucun sulfite pour vinifier. Dans certaines références, il en ajoute au moment de la mise en bouteille. Mais l’une d’elles est totalement dépourvue de sulfites : c’est Esquisse, la cuve phare du domaine. Très accessible en prix, ce vin-signature particulièrement simple et léger est un vrai couteau suisse !

« Sans sulfites » ? Sur la peau du raisin se trouvent de minuscules champignons naturels, responsables d’une bonne fermentation. Au cours du processus de vinification, le vin crée ses propres sulfites, des gaz qui le protègent de l’oxydation et évitent qu’il tourne au vinaigre. Pour le vigneron, ajouter des sulfites sous la forme de dioxyde de soufre permet de gagner en confort sanitaire, mais ce soufre n’est pas forcément bon pour la santé et cause notamment des maux de tête qu’il peut causer. Ne pas en utiliser oblige le vigneron à fournir beaucoup de travail en amont sur la vigne pour garantir un bel écosystème qui l’ensemence naturellement. Cette maîtrise n’est pas donnée à tout le monde !

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.