Un petit grain de poussière. Équivalent d’une semence mâle lors du processus de fécondation d’une fleur, le pollen est récolté par les abeilles qui l’accumulent sous forme de pelotes. Concentré de protéines, d’oligoéléments et de flavonoïdes, le pollen restitue les vertus des fleurs butinées par les abeilles.

Le pollen français est très rare. On trouve plus facilement du pollen importé, sec ou surgelé. Satoriz vous propose depuis plusieurs années un pollen sec et local de qualité : celui de la Miellerie des Hurtières. Un pollen de montagne, puisque les ruches où il est récolté sont installées à 800 mètres d’altitude dans une magnifique vallée savoyarde à la flore riche et abondante.

La Miellerie des Hurtières

C’est à Saint-Georges-des-Hurtières, en Maurienne (73) que se sont installés Audrey et Frédéric Petitjean. Avant de se lancer dans l’apiculture bio en 2004, ils travaillaient dans l’industrie. Vous connaissez la suite… La pression au quotidien, puis le besoin d’indépendance, l’envie de prendre en main son destin, de côtoyer la nature et de redonner un sens à tout ça… Audrey a grandi au milieu des ruches familiales, d’où une véritable passion pour les abeilles ; Frédéric, lui, est issu d’un milieu de cultivateurs.

Tous deux sont des apiculteurs bio engagés. Ils sont opposés à la transhumance des ruches, de toute façon incompatible avec le prélèvement quotidien du pollen. Ils sont totalement autonomes sur la production de cire et l’élevage de reines : c’est rare ! Mais sélectionner leurs propres reines leur permet d’avoir les abeilles les plus adaptées au terroir, et de courir le moins de risques possible sur le plan sanitaire.

Être apiculteur bio exige beaucoup de travail manuel, notamment pour le traitement contre le varroa, parasite de l’abeille qui oblige à encager les reines et à traiter toutes les ruches deux fois, à trois semaines d’intervalle. Grâce à ces bons soins, le miel bio ne contient pas d’antibiotiques ni de produits de traitement chimiques.

Longtemps principalement producteurs de gelée royale, les Petitjean concentrent aujourd’hui leur activité sur le miel et le pollen. Au départ, un constat : l’absence de pollen bio et français de qualité dans les magasins spécialisés. « Je veux produire ce que je voudrais trouver dans le magasin, avec honnêteté », explique Frédéric. Si certains spécialistes conseillent le pollen surgelé, lui nous apprend qu’une étude du CNRS montre que laisser infuser 1 c. à café de pollen sec dans de l’eau pendant 8h permet de retrouver 90 % des qualités du pollen surgelé. En version locale et beaucoup moins gourmande en énergie !

La récolte du pollen

Les ruches des Petitjean sont semi-sédentaires. Les abeilles hivernent dans un endroit un peu moins frais et plus ensoleillé, situé à quelques kilomètres, où elles butinent l’acacia en début de saison. Elles reviennent ensuite en montagne, où elles retrouvent prairies et châtaigniers.

En début de saison, les abeilles ont besoin de pollen pour se nourrir : l’apiculteur n’en prélève pas. Puis, quand la ruche en a tant qu’il vient boucher les alvéoles de ponte de la reine, il peut intervenir. Frédéric place des trappes à pollen à l’entrée des ruches. Les abeilles sont obligées de passer au travers pour entrer dans la ruche, sauf celles qui passent par le côté et continuent à apporter une quantité suffisante de pollen à l’intérieur. Au passage de l’abeille, le pollen est retenu par la trappe et tombe dans un panier fixé sous la ruche. Jaunes, orange, brunes : plus les pelotes de pollen sont diversement colorées, plus le mélange est intéressant !

Juste après la récolte quotidienne, le pollen est congelé pendant 48h afin d’éviter le développement de teignes alimentaires. Il est ensuite séché pendant 24h dans un séchoir basse température, puis conservé dans un fût. Quelques semaines plus tard, lorsque la pleine saison est terminée, l’apiculteur le trie pour enlever les poussières et les impuretés qui sont rendues aux abeilles. Il ne reste plus qu’à conditionner le pollen… à la main ! À nous de lui faire honneur.