Vous nous posez la question. Pour y répondre, reprenons dans l’ordre !
Qu’est-ce qu’un filtre minéral ?
Pour protéger la peau des rayons du soleil (UVA et UVB), il faut les filtrer. Deux solutions existent pour cela : – Les filtres chimiques. Ce sont ceux contenus dans les crèmes solaires non bio. Lorsqu’ils rencontrent les rayons UV, ces composés provoquent une réaction chimique permettant à la peau d’absorber les UV sans carboniser. Dans une grande majorité de cas, ces composés ont été reconnus comme allergisants, voire perturbateurs endocriniens pour l’humain, mais également les coraux et les animaux marins. Hawaï a même interdit les crèmes solaires contenant deux d’entre eux, l’oxybenzone et l’octinoxate. – Les filtres physiques. Ces derniers forment une barrière bloquant mécaniquement les rayons nocifs à la surface de la peau, sans pénétrer dans les pores. Aucune réaction chimique à la clé. Deux filtres minéraux sont capables de réfléchir les rayons UV dès leur entrée en contact avec l’épiderme : le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc. Ce sont les seuls filtres d’origine naturelle autorisés au niveau mondial, et par conséquent utilisés par les fabricants de crème solaire bio. Leur efficacité et leur l’innocuité ont été validées par de nombreux tests.
Quel est le problème avec le dioxyde de titane ?
Le dioxyde de titane est régulièrement pointé du doigt, notamment par les associations de défense des consommateurs. Comme il s’agit de petites particules, on les suspecte d’être de taille nanométrique (inférieure à 100 nanomètres), et de ce fait de traverser la peau. Une fois absorbées par l’organisme, elles auraient des effets délétères sur la santé. Or les filtres minéraux des crèmes solaires bio sont composés de molécules naturelles de titane enrobées et soudées très fortement entre elles. Elles forment ainsi des agrégats d’une taille bien supérieure à 100 nanomètres, totalement indestructibles dans des conditions réelles d’utilisation des produits solaires.
Pourquoi voit-on la mention [NANO] sur les solaires bio ?
Jusqu’à présent, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) utilisait une technique d’analyse permettant de mesurer la taille des molécules présente dans les filtres. Elle prouvait donc l’absence de nanoparticules dans les solaires bio. Mais en 2020, la DGCCRF a intensifié ses contrôles sur les nanoparticules en utilisant deux nouvelles techniques pour caractériser la dimension des filtres. Ces traitements à base de solvants et d’ultrasons sont beaucoup plus violents que les conditions réelles d’utilisation de produits solaires et visent à casser les structures externes des filtres afin d’analyser uniquement leur structure interne. Elles viennent donc éclater les agrégats, qui se retrouvent sous forme de particules pouvant être absorbées par la peau.
Faut-il s’inquiéter ?
En conséquence, les industriels du bio ont l’obligation d’indiquer la mention [NANO] pour caractériser leur dioxyde de titane. On le devine, cela va inquiéter les consommateurs avertis du risque de pénétration de la molécule via l’épiderme… alors même qu’ils n’ont aucun souci à se faire. Pour devancer les questions de ces clients, des industriels français du solaire bio ont formé un groupe de travail et investi plusieurs dizaines de milliers d’euros pour (re)prouver l’innocuité et l’efficacité des filtres minéraux. Un protocole mené par un laboratoire indépendant sur le produit le plus sensible, la Crème Solaire Bébé 50, a (re)démontré que les particules de titane restent à la surface de la peau et ne pénètrent pas les couches profondes de l’épiderme.
À retenir
– Les filtres minéraux des crèmes solaires bio sont aussi efficaces que les filtres synthétiques pour protéger la peau des UVA et des UVB. – Les filtres minéraux ne pénètrent pas la peau, il n’y a aucun risque de passage dans l’organisme. – Les formules de ces produits restent inchangées, mais la mention [NANO] apparait dans la liste des ingrédients car les méthodes d’analyse de la DGCCRF ont changé.
CC