S’inspirer de l’Ayurvéda au quotidien

« Science de la vie » en sanscrit, l’Ayurvéda est une médecine indienne ancestrale qui propose une vision globale de la santé : corps, esprit et environnement ne font qu’un, pour le meilleur… et pour le pire. Comme en médecine chinoise, on prévient plutôt que l’on guérit. On tente d’ajuster au quotidien le mode de vie, les habitudes alimentaires et la gestion des émotions pour rester à l’équilibre. La maladie naît du déséquilibre. Et si on s’en inspirait ?

L’Ayurvéda est une science complexe pratiquée par des thérapeutes au terme de longues années de formation. On ne l’apprend pas en lisant un livre, ni même deux, ou en cochant les cases de tests en ligne ! Nous vous invitons donc, pour aller plus loin, à rencontrer un.e praticien.ne en Ayurvéda. Ici, nous vous livrons simplement quelques conseils de bon sens inspirés de cette science séculaire.

Un thérapeute en Ayurvéda pourra notamment vous aider à déterminer votre constitution, caractérisée par la prépondérance d’un, deux ou trois doshas (Vata, Pitta et Kapha). En fonction de cet état d’origine et des déséquilibres survenus depuis, il va être intéressant de privilégier certains aliments ou certaines activités. Mais pour tous, il existe quelques règles simples, que voici !

Entretenir sa flamme

En Ayurvéda, on dit que tout ce que l’on mange devient une partie de nous. Manger des ingrédients bio, bruts et de saison, c’est très vieux mais très moderne ! Plus que de simples sources de calories, de vitamines et de minéraux, les aliments sont des forces énergétiques qui nous soutiennent ou nous nuisent.

Agni, le feu digestif, est au cœur de la théorie ayurvédique. Bien assimiler les nutriments, bien éliminer les toxines : un agni fort et équilibré est la clé d’une bonne santé. À l’inverse, un feu digestif faible entraîne une accumulation d’ama, les toxines, à l’origine de nombreuses maladies.

Pour une bonne assimilation et une élimination efficace, l’Ayurvéda conseille de toujours manger chaud ou tiède. Idéalement, les aliments sont fraîchement cuisinés et consommés dans la foulée : pas de réchauffage, pas de restes. Vous avez dit mission impossible ? On peut au moins prendre le réflexe de bannir l’eau froide pendant le repas et de le faire précéder d’un peu d’eau chaude (pourquoi pas une soupe miso ?). S’accompagner toute la journée d’un thermos d’eau tiède plutôt que d’eau froide aidera également.

Cuisiner au ghee

Le ghee est l’un des ingrédients phares des cuisines indienne et ayurvédique depuis plus de cinq mille ans. Il s’agit d’un beurre cuit longuement et dans les règles de l’art, afin d’enlever l’eau et la matière protéique. Ce, sans qu’aucune matière ne soit brûlée. Il se conserve ainsi parfaitement à température ambiante pendant plusieurs mois, puisqu’il ne contient plus l’eau qui aurait pu amener les moisissures. Il ne contient plus ni lactose ni caséine (les personnes strictement allergiques au lait de vache devront toutefois éviter d’en consommer).

Une fois le beurre clarifié, il ne reste plus que des lipides. Il s’agit de lipides saturés qui permettent des cuissons à très haute température sans s’altérer. Le ghee est donc idéal pour les cuissons à la poêle ou au four.

En Ayurvéda, on dit que le ghee régénère et fortifie l’organisme. Il contient des butyrates, graisses volatiles favorisant une croissance bactérienne saine au niveau des intestins. Alcalinisants, ces acides gras n’acidifient pas l’organisme. Le ghee contient également des triglycérides à chaîne moyenne absorbés directement par le foie et métabolisés en énergie, ainsi que de l’acide linoléique conjugué, dont des études indiennes récentes montrent l’efficacité sur la stabilisation du cholestérol. Enfin, le ghee est une excellente source de vitamines K, A et E directement assimilables.

Avec le ghee, pratiquons tadka ! Cette cuisson des épices dans la matière grasse permet de profiter au mieux de leurs bienfaits. Faire revenir gentiment les épices entières (graines, racines, etc.) dans du ghee en début de recette libère les saveurs et active leurs superpouvoirs. Sans chauffer trop fort, laisser chanter les épices une minute ou deux puis enlever les plus grosses (bâton de cannelle, étoile de badiane) avant de poursuivre la recette. Sur satoriz.fr, retrouvez nos recettes de kitchari ou de dahl aux lentilles corail qui se prêtent particulièrement bien à tadka !

Siroter un chaï ou un lait d’or

Parmi les plantes phares de l’Ayurvéda, le curcuma est en pole position. Le curcuma contribue à une fonction articulaire normale et possède des propriétés antioxydantes. Il peut être consommé sous forme de lait d’or (recette sur satoriz.fr). Dans cette boisson chaude à base de lait entier et d’une synergie de curcuma, poivre noir et gingembre, on profite des matières grasses du lait pour extraire le meilleur des épices et assimiler leurs bienfaits. En version végétale, on utilise la boisson de son choix et on ajoute un peu d’huile de coco. Un régal !

Le chaï est l’autre boisson emblématique de l’Ayurvéda. Notre préféré : le chaï Atma, mélange d’épices (cannelle, gingembre, cardamome verte, girofle et poivre noir) dépourvu de thé noir. On procède à une décoction puis on sert le breuvage bien chaud avec une belle rasade de lait ou de boisson végétale.

Chez Atma, petite entreprise iséroise (38), un médecin ayurvédique a développé des infusions véritablement thérapeutiques. On ne mélange pas les épices pour faire bon, mais pour faire bien ! Tout repose sur le principe de la synergie : c’est ensemble que les plantes agissent et c’est pendant la digestion que les substances se révèlent médicinales. Pour un effet optimal, bien suivre les instructions données sur l’emballage : temps d’infusion, nombre d’infusions par jour, nombre de jours de cure.

Opter pour les plantes adaptogènes

Deux plantes sont incontournables en Ayurvéda : le tulsi et l’ashwaganda. En Inde, le tulsi est considéré comme la reine des plantes. Cette variété de basilic est au centre des cérémonies sacrées et diffuse sa présence protectrice à l’entrée des foyers. Il existe plusieurs espèces de tulsi, toutes présentant la particularité d’être adaptogènes. Les plantes adaptogènes aident l’organisme à répondre de manière adaptée au stress. Le tulsi contient deux flavonoïdes, l’orientine et la vicenine, qui ont été étudiés. Selon plusieurs études, ils participent à soutenir l’organisme en période de froid et de stress, stimulent l’immunité, l’activité du cerveau, du cœur et du foie et auraient une action radioprotectrice.

Notre préféré : le tulsi d’Écoidées, à utiliser en infusion ou en cuisine. Écoidées est une formidable entreprise qui fait vivre des filières au plus proche de l’expertise des populations locales. En cuisine, on effrite les feuilles de tulsi pour les utiliser à la place du poivre. Un régal sur des œufs ! Écoidées propose également de l’ashwaganda, racine adaptogène dont nous vous avons déjà parlé.
Soigner notre cuir chevelu

Véritables cavernes d’Alibaba en matière de trésors ayurvédiques, nos magasins proposent également des poudres ayurvédiques pour prendre soin de vos cheveux. Alternatives bio et végétales à la teinture chimique, elles peuvent aussi colorer. En plus d’être efficaces et sans danger, les poudres ayurvédiques traitent le cuir chevelu : plus vous les utilisez régulièrement et plus le cheveu gagne en force et densité. Les poudres Radico sont fabriquées en Inde à partir de fleurs, de racines, de feuilles et de fruits issus de l’agriculture bio. 100 % des ingrédients sont d’origine végétale et certifiés bio. Shikakai, amla, neem : découvrez leurs superpouvoirs !

Tel le maharadja mâchouillant sa racine de gingembre à longueur de journée, n’hésitez pas à dégainer nos astuces épicées lorsque vous ressentez un coup de mou. Parfois, c’est aussi simple que quelques graines de fenouil après un gros repas !